« A l’aide du Covid-19, faisons le choix de la formation »
Source : www.centre-inffo.fr
Après un confinement de près de deux mois, la France redémarre ses activités sociales et de production de biens et services. Mais pour nombre de secteurs économiques il n’y aura pas ou peu de reprise effective, notamment pour le tourisme, le secteur aérien.
Par Gilles Schildknecht –
Pour tous les autres, il y a un avant la crise et un après. Les organisations du travail doivent s’adapter aux nouvelles normes de sécurité. Les process de production devront les intégrer. La main-d’œuvre doit également intégrer de nouveaux comportements dans et hors les lieux de travail
Un investissement plutôt qu’une charge comptable
La formation professionnelle, encore considérée comme une charge comptable, doit être comptée comme un investissement. En effet, le retour attendu pour tout investissement sera applicable à la formation. Les salariés vont devenir plus ‘‘fidèles’’ à leur organisation, moins mobiles par raréfaction des postes et par la crainte d’un chômage important.
Les entreprises vont se recentrer sur la production de biens et services en s’appuyant sur des mesures régaliennes favorables à l’extension des temps de travail et de réduction des congés. Elles vont être axées sur la reconstitution de leurs marges et des bénéfices perdus. Dans ce contexte, il leur sera très difficile et principalement pour les plus petites, d’envoyer des salariés en formation sur leur temps de travail.
Les outils permettant de se former à son poste de travail vont être de plus en plus sollicités ainsi que les dispositifs basés sur des principes de résolution de problèmes, telles les actions de formation en situation de travail (Afest). Les projets de transition professionnelle (PTP), qui permettent aux salariés qui souhaitent changer de métiers, sont un des outils à disposition.
Formation hors temps de travail
Mais, la question de la formation hors temps de travail va également se poser dans ce contexte de centration sur les temps de production.
Des projets de formation mixant temps de travail et temps hors travail vont être envisagés. Ces formules, pour éviter leur utilisation de manière ‘’sauvage’’, sont à encadrer par les pouvoirs publics et nécessitent de réelles négociations associant les partenaires sociaux nationaux et sur le terrain.
L’Etat, après sa prise en main des dispositifs financiers de la formation professionnelle par la loi de septembre 2018, doit augmenter les montants crédités aux individus sur leur CPF, en élargissant ses conditions d’accès et en favorisant les abondements nécessaires au financement de formations qualifiantes.
Ces formations donneront accès à de véritables qualifications reconnues sur le marché du travail et dans les conventions collectives de branche et s’appuieront sur les dispositifs de validation des acquis de l’expérience (VAE). Un plan national d’accompagnement aux reconversions qualifiantes est à construire en associant l’appareil de formation de l’Etat (réseau des Gréta, formation continue universitaire (FCU) et Cnam, ainsi que l’Afpa).