Oct 6, 2023 | Non classé | 0 commentaires

Constructys ambitionne de devenir l’« Opco numéro 1 de la transition écologique » en 2025

Les performances de Constructys pour sa première année d’exercice autonome sont en hausse. L’Opco de la construction a financé davantage de formations pour les salariés et de contrats d’alternance en 2022 par rapport à l’année précédente. De plus, il s’apprête à signer une nouvelle convention d’objectifs et de moyens pour les années à venir, mettant en avant la transition environnementale comme un enjeu central.

L’exercice du 3 octobre dernier a marqué une étape inédite pour Constructys. Pour la première fois depuis la réforme de la formation professionnelle de 2018, qui a vu les Opca céder la place aux Opco, son conseil d’administration et sa direction générale ont présenté un rapport d’activité annuel authentiquement autonome.

Une période sous tutelle

Cette démarche était devenue nécessaire par les querelles entre les organisations paritaires, qui n’avaient pas réussi à parvenir à un accord constitutif, obligeant ainsi le ministère du Travail à nommer une administratrice temporaire à la tête de l’opérateur.

Durant cette période, Constructys avait effectivement accompli son travail de financeur de l’alternance et des plans de développement des compétences des entreprises de moins de 50 salariés de son réseau, représentant en réalité la quasi-totalité de ses adhérents.

Cependant, il est difficile de qualifier ce travail de véritablement paritaire, car celui-ci n’a réellement débuté qu’en janvier 2022 avec l’élection d’un conseil d’administration autonome, suivi, deux mois plus tard, par la nomination d’un nouveau directeur général, Sébastien Bouleau.

2022, l’année d’une liberté retrouvée pour l’organisme 

Constructys a connu une croissance globale des salariés formés dans son périmètre, avec une augmentation de 6 %, soit 391.766 stagiaires ayant bénéficié d’une formation, représentant 13 % de l’ensemble des 1,5 million de salariés des entreprises adhérentes aux trois branches couvertes par l’opérateur (bâtiment, BTP, négoce de matériaux de construction).

En détail, l’Opco a recensé 290.548 stagiaires formés au titre du plan de développement des compétences de leur employeur, ce qui représente une croissance de 6 % en un an, malgré une réduction de 12 % des dotations de France compétences à l’Opco (1,008 milliard d’euros en 2022, auxquels se sont ajoutés 122 millions de contributions conventionnelles venant des branches, 42 millions de cofinancements et 22 millions du FNE-Formation).

Sébastien Bouleau se félicite : « Concrètement, nous avons fait plus avec moins », puisque davantage de formations ont été dispensées à des prix moins élevés, passant de 30 euros de l’heure de formation en moyenne en 2021 à 20 euros l’année suivante. Cependant, les premiers relevés de 2023 laissent entrevoir une révision à la hausse du tarif horaire à 24 euros, laissant ainsi espérer aux dirigeants de Constructys « une année exceptionnelle pour les plans de développement de compétences ».

Apprentissage et contrats de professionnalisation 

La croissance était également au rendez-vous du côté de l’apprentissage, avec 89.027 contrats enregistrés, représentant une augmentation de 8 % des effectifs de jeunes dans les CFA de son réseau.

Le coût total s’élève à 1,2 milliard. Les contrats de professionnalisation ont également connu une croissance de 2 %, avec un total de 8.245 contrats financés à hauteur de 74 millions.

En revanche, la pro-A patine toujours, puisque seuls 392 salariés ont bénéficié de cette promotion ou reconversion par l’alternance l’année passée, pour un coût de 3,2 millions pour Constructys.

Les demandeurs d’emploi 

Constructys a également contribué à la formation des demandeurs d’emploi. Ainsi, 2.381 d’entre eux ont bénéficié de formations aux métiers de son périmètre, le bâtiment étant le secteur le plus représenté, grâce à un soutien financier de 10,9 millions provenant du plan d’investissement dans les compétences (Pic).

De bons résultats nuancés 

Malgré ce bilan positif, une partie non négligeable des fonds destinés au plan de développement des compétences des entreprises a été principalement mobilisée pour des formations obligatoires ou recommandées, sans véritable bénéfice pour les compétences professionnelles des salariés.

Joël Ellen, président (FNSCBA-CGT) de l’Opco, met en garde :

« Nous devons encore améliorer notre bilan dans les années à venir pour développer les compétences des salariés au-delà des simples mises à niveau réglementaires. Cela devra passer par de nouveaux accords de branches ».

C’est notamment l’objectif du second grand chantier qui a occupé les équipes de Constructys l’année dernière : la négociation avec les services de l’État de la convention 2023-2025 de l’opérateur.

Cette feuille de route, qui doit être officiellement signée dans les prochains jours, se veut ambitieuse, à la mesure des défis qui attendent les branches adhérentes de l’Opco.

Le secteur du bâtiment se trouve en première ligne face au défi de la transition énergétique et écologique en raison de son influence sur la production de gaz à effet de serre. À ce jour, 18.400 stagiaires ont déjà été formés au développement durable, mais il est nécessaire d’en faire davantage.

Sébastien Bouleau affirme : « Nous voulons devenir l’Opco numéro 1 de la transition écologique ! ».

Dans cette optique, Constructys compte principalement sur les décisions à venir de ses branches, véritables décisionnaires stratégiques, ainsi que sur son « organisme frère », le CCCA-BTP, chargé par les commissions paritaires nationales de l’emploi des branches de plancher sur l’adaptation des diplômes, titres et certifications à la transition climatique.